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Que devient le prolétariat ?



Simon ― « Je n’ai jamais jugé nécessaire de travailler. Et je n’avais pas non plus envie de rien apprendre. Je trouvais les journées trop belles pour oser les avilir en travaillant. Vous savez bien tout ce que le travail fait perdre chaque jour »

Robert Walser, Les enfants Tanner [1967], Paris, Gallimard, « Folio », 1985, p. 192.

Un vendeur ambulant s’immole et déclenche une vague de révolte qui se répand comme une traînée de poudre. L’augmentation du ticket de métro d’une ville ou celle d’une taxe sur le carburant déclenche ici une rage populaire. Là un soulèvement dans une prison confinée en fait de même ; une réforme d’un gouvernement ? Même chose. Un autocrate, pantin de sa clique de militaires qui ne fait qu’une avec l’État, veut se maintenir obstinément au pouvoir ? Cela devient tellement inadmissible pour le bas, que le haut est obligé de changer d’effigie alors qu’une foule compacte emplit les rues de toutes les villes du pays pendant des mois et des mois. Ailleurs mais dans la même région, des divisions confessionnelles antédiluviennes sont brusquement rejetées pour qu’une révolte sociale puisse faire entendre sa voix. Dorénavant, partout dans ce monde, tout peut devenir l’étincelle qui met le feu aux poudres et qui voit s’embraser l’état initial de la matière sociale.

Et toujours en pareil cas, c’est la surprise qui domine chez tous les observateurs patentés, les politologues experts. Quand de tels mouvements surgissent, ils ne font plus penser aux « mouvements sociaux » des hauts parleurs mais plutôt à ce « mouvement autonome de l'immense majorité dans l'intérêt de l'immense majorité » [1] qui rompt avec un ordre social fait pour une minorité au profit d’une minorité. C'est alors « le mouvement réel qui abolit l'état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu'elles existent présentement » [2].

***

Mais il reste toujours nécessaire d’interpréter ces éruptions sociales et manifestations politiques pour envisager une possible transformation des sociétés modernes où règne le mode de production capitaliste. Et si le mot de prolétariat s’est évanoui des langues au fur et à mesure que les conditions de vie de la majorité correspondaient justement à la chose, il ne faut pas négliger non plus l’hégémonie de la représentation que la globalisation de l’économie fait valoir, comme facteur important : des conflits sans doute, mais jamais celui, fondamental et spécifique qui a particulièrement divisé la société européenne au XVIIIe siècle, qui court encore. Plutôt ceux sociétaux, comme on dit aujourd’hui. Ceux où des minorités veulent, par leur visibilité ostensible, faire reconnaître leurs droits particuliers dans cette société. On ne dira jamais assez « l'ampleur avec laquelle elle est répandue dans la conviction du temps » [3]. Cette représentation ne va pas sans la fausse conscience qui l’accompagne et la berce. C’est en fait un état d’esprit général diffus qui imprègne chacun en distordant le rapport au réel tandis que sa forme concentrée correspond aux idéologies qui agrègent des identités en concurrence haineuses [4]. Chacun se pense autre qu’il n’est en réalité. Cette ambiance fleurit sur le sol germinal des rapports sociaux déterminés par cette période historique : le capitalisme tardif. C’est ainsi qu’il pourra être dit, paradoxalement, que le prolétariat n’existe plus.

Pourtant, si tout un chacun envisageait les choses présentes de manière désabusée, il reconnaîtrait facilement son appartenance à cette multitude sans valeur qui peut être le prolétariat. Ce dernier n’est pas l'accumulation des pauvres (naturels) des sociologues positivistes ou des œuvres caritatives faisant leur publicité sur les murs des capitales riches du monde. Il est plutôt la concentration artificielle des pauvres modernes, c’est-à-dire le négatif à l’œuvre au sein de cette société tournant autour du capital, qui se pose de son côté toujours davantage et devient le présupposé délirant de toute chose : échanges, rapports sociaux et institutions, production, et même de la terre (surtout lorsqu’elle est rare), de l'eau (les mers). Le capital qui donne forme au monde est une inversion permanente et le prolétariat lui est indissociable même s’ils sont différents. « Dans ce développement complexe et terrible qui a emporté l’époque des luttes de classes vers de nouvelles conditions, le prolétariat des pays industriels a complètement perdu l’affirmation de sa perspective autonome et, en dernière analyse, ses illusions, mais non son être. Il n’est pas supprimé. Il demeure irréductiblement existant dans l’aliénation intensifiée du capitalisme moderne : il est l’immense majorité des travailleurs qui ont perdu tout pouvoir sur l’emploi de leur vie, et qui, dès qu’ils le savent, se redéfinissent comme le prolétariat, le négatif à l’œuvre dans cette société » [5].

Bien qu’il soit toujours considéré comme la lie de la société et de son État, qu’il soit ignoré en tant qu’agent de la production qui fait tenir cette société, il existe bel et bien. Il arrive qu’il soit applaudi par temps de pandémie. Certes il contribue à produire des marchandises jetables et nocives, mais il produit aussi la base matérielle de la vie en société. Pour lui, télétravail ou pas, rien n’a changé, il travaille pour survivre, et même au chômage, il trime. Or, bien que l’histoire soit l’Histoire (un savoir spécifique, des musées, des récits), elle peut aussi être l’actualité du présent, l’histoire du temps présent. Il s’agit alors d’une perspective qui bouleverse les récits existants à la faveur d’une nouvelle narration. Les vieux schémas sont remisés quand le prolétariat se manifeste et qu’il retrouve concrètement cette histoire universelle qui fait exister le genre humain. Dans ce cas, le prolétariat est une classe hors de la société qui, en abolissant toutes les classes s’abolit elle-même. De son point de vue, « il faut former une classe avec des chaînes radicales, une classe de la société bourgeoise qui ne soit pas une classe de la société bourgeoise, une classe qui soit la dissolution de toutes les classes, une sphère qui ait un caractère universel par ses souffrances universelles et ne revendique pas de droit particulier, parce qu'on ne lui a pas fait de tort particulier, mais un tort en soi, une sphère qui ne puisse plus s'en rapporter à un titre historique, mais simplement au titre humain, (…) une sphère enfin qui ne puisse s'émanciper, sans s'émanciper de toutes les autres sphères de la société et sans, par conséquent, les émanciper toutes, qui soit, en un mot, la perte complète de l'homme, et ne puisse donc se reconquérir elle-même que par le regain complet de l'homme. La décomposition de la société en tant que classe particulière, c'est le prolétariat » [6].

Bien que l’État se veuille le garant de l'intérêt général, on comprend aisément qu'en même temps il a surtout intérêt à effacer de son récit de l’histoire des sociétés modernes cette partie de la société constituant sa division principale. Mais tout pareillement, la fausse conscience [7] qui imprègne la représentation dominante génère des confusions intéressées. Les propos les plus érudits pourront par exemple présenter ceux de Marx sur le prolétariat comme étant seulement l’objet de l’économie et de ses catégories : il ne s’envisagerait seulement que par son exploitation. On laissera alors de côté l’autre aspect marxien : le prolétariat est aussi sujet (« pour soi » disent les philosophes), c’est-à-dire qu’il a la possibilité de renverser l’ordre capitaliste par son action négative lorsqu’elle est autonome. En effet, il est certes conditionné par des conditions sociales déterminées historiquement, mais son implication dans les luttes de classes transforment tout pareillement ces mêmes conditions. À son tour il peut générer ses présupposés réels pouvant aboutir à des résultats autres que ceux qu’il trouve déjà là : les présupposés abstraits du capital. Et ce serait une erreur que d’interpréter seulement d’une manière déterministe la phrase de Karl Marx qui dit que : « peu importe ce que tel ou tel prolétaire, ou même le prolétariat tout entier imagine momentanément comme but. Seul importe ce qu'il est et ce qu'il sera historiquement contraint de faire en conformité de cet être » [8]. C’est pourtant ce que fait Murray Bookchin, l’idole des écologistes catastrophistes, quand il parle du prolétariat [9].

De même que Murray Bookchin refuse la théorisation du prolétariat par Marx comme étant déterministe (objectivisme), on peut aussi bien trouver un Debord repeint en rose... À propos du prolétariat, un auteur lui reproche son subjectivisme : Alastair Hemmens dit de ce dernier qu’« il affirme souvent ce que le prolétariat devrait être plutôt que ce qu’il est » [10]. Sur une question aussi cruciale, il aurait fallu étayer un minimum l’affirmation dans le texte même de l’œuvre de Guy Debord, voire des situationnistes. Au lieu de cela, l’auteur se contente d’une vague référence à Anselm Jappe dans son Guy Debord (1992). Sans doute faudrait-il déjà interroger les propos de référence. Mais sans aller jusque là, Guy Debord dissocie-t-il ce qu’est le prolétariat au profit de ce qu’il devrait être ? Au moins lorsque Kant posait ses normes morales (le devoir-être), s’interrogeait-il avant d’affirmer et juger : qu’est-ce que l’homme, que peut-il espérer ? Ici Debord est peint d’une manière pour le moins cavalière : comme s'il était au-dessus de la mêlée et qu'il disait ce que doit être le prolétariat : révolutionnaire et sujet du processus historique ; tout cela par essence. C’est tout de même oublier un peu vite les thèses que défend Jappe sur Debord : « Histoire et conscience de classe a exercé une profonde influence sur Debord ; on y trouve l'origine de la direction dans laquelle celui-ci développe les thèmes marxiens » [11]. Or Lukacs est un hégélien dans sa reformulation du fétichisme de la marchandise (son concept de réification). Et pour Hegel, il ne saurait y avoir de dualisme entre l’être et le devoir être. À la différence de Kant, la norme hégélienne ne peut naître que du dynamisme de la société civile (ses rapports sociaux divisés en états et corporations différents). Par conséquent, pour Debord non plus, si devoir-être il y a, cela ne peut relever d’une norme plaquée de l’extérieur sur la réalité de la société existante. De plus, il est absolument faux de laisser sous-entendre que Debord et les situationnistes ne se seraient pas préoccupés de la société réellement existante. C’est oublier un peu vite les analyses de classe produites par ce groupe : pensons à la situation algérienne, aux États-Unis ainsi qu’à la Chine dans le contexte des années 1960. On pourra toujours dire que ces analyses ne sont que celles de Socialisme ou Barbarie, il n’empêche qu’on ne peut nier leur originalité. Ces analyses étaient elles-mêmes liées à l'originalité de la démarche des situationnistes et de la verve avec laquelle ils sont su dire quelques vérités du moment.

Mais de toute façon, que ce soit pour Hegel, Marx, Lukacs ou Debord, il ne saurait y avoir une quelconque dissociation entre être et devoir-être tellement leur interprétation ontologique de la réalité est convergente : il y a une unité de la réalité et elle est dynamique, sa négativité en est le moteur. La nécessité logique ne relève pas forcément d'une téléologie : elle n'est pas contradictoire avec une conception d'un temps ouvert et propice à l'événement, surtout chez Marx [12]. La phrase de Marx ici en question relève de cette conception dialectique et non dualiste. Phrase qui est bien trop souvent mal interprétée. C’est pourquoi l’analyse de la société présente, en tant que totalité négative (et non comme juxtaposition de secteurs positifs), ne doit pas avant tout se soucier d'avenir radieux et de cités idéales mais cherche à caractériser fondamentalement ce qui existe, sachant que le réel a son dynamisme, qu’il a ses contradictions. D’où le concept de prolétariat. Debord (comme Marx) forge ses catégories (spectacle, vie quotidienne, jeu, situation) grâce au présupposé du prolétariat.

Il arrive aussi parfois, lorsqu’on s’interroge sur la division de cette société historique à partir de la notion de prolétariat que le réflexe hérité des mécanismes de la logique formelle (Aristote) se déclenche. Comme l’on feint d’avoir perdu toute perception de cette chose étrange et pourtant si familière, il s’agira de la maîtriser en la définissant, donc de caractériser une essence c’est-à-dire une caractéristique plus ou moins permanente constituant en quelque sorte une identité. Mais chose étrange pour chose étrange, souvent, cela n’aboutit aucunement à une belle définition (bien pleine et entière) de dictionnaire. Le résultat sera seulement la liste infinie de ce que n’est pas le prolétariat. Il n’est rien, il ne possède rien, il n’est pas une masse de pauvres non plus, comme nous le disions, mais pas non plus un groupe professionnel (les ouvriers, les précaires) ou une catégorie économique (le travail, la production). Ni non plus une classe de la société ; même plus une sphère de la société (une trame ?). Cette liste pourrait encore s’égrener sans qu’on puisse en voir la fin ni non plus être davantage au clair. Il faut dire que la question est mal posée, il vaudrait mieux s’interroger de la sorte : le prolétariat n’est rien certes, mais que devient-il ? Debord (comme Marx) se soucient d'une définition du prolétariat comme d'une guigne. Plutôt que sur le devoir-être, ils s'interrogent à partir du devenir. On pourra bien dire que les ouvriers ne peuvent pas mettre à bas le vieux monde, « mais le problème historique n’est nullement de comprendre ce que les ouvriers “sont”, — aujourd’hui ils ne sont que des ouvriers — mais ce qu’ils vont devenir. Ce devenir est la seule vérité du prolétariat, et la seule clé pour comprendre vraiment ce que sont déjà les ouvriers » [13]. La vérité de la société gouvernée par le capital et du prolétariat « est donc ce mouvement du disparaître immédiat de l’un dans l’autre ; le devenir ; un mouvement où les deux sont différents, mais par une différence qui s’est tout aussi immédiatement résolue » [14]. L’un et l’autre ne peuvent demeurer identiques dans la durée du temps : ils se mâtinent l’un l’autre. En effet, le prolétariat est une notion avant tout historique, c’est-à-dire soumise aux aléas du temps et d’une réalité profondément mouvante. Il faudrait même dire qu’il est un concept : il ne saurait être une donnée, un fait que pourrait enregistrer un sociologue du consensus : « chez Marx le prolétariat était un concept et non une donnée » [15].

***

Bien sûr, le négatif qui semble disparaître unilatéralement de la surface des sociétés modernes (à tel point qu’elles se représentent comme post-modernes) est extrêmement dispersé. Pourtant, en France même, les conditions sociales deviennent impossibles pour l’immense majorité. La crise tout à la fois financière, sanitaire et politique met au rebut des franges entières de la population. À la fin de l’année 2020, étant donné la pandémie qui s’est développée mondialement, des économistes comptent que, dans ce pays, ce sont 800 000 emplois qui sont détruits. Ils ne disent encore rien sur les destructions pour la prochaine année… Or les divers blocs capitalistes voudront resserrer les maillons de « la chaîne de valeur » pour rendre beaucoup de force de travail superflue : le chômage de masse est la perspective, charge à l’État de faire face aux mécontentements et aux frustrations. Ce dernier, avec une politique ad hoc (sans prévision stratégique) accentue et intensifie sa tendance sécuritaire à l’aide du développement technologique et organisationnel de la surveillance généralisée (« sécurité globale » dit le lobby des policiers). Et les pouvoirs politiques des États modernes progressent beaucoup ensemble de leur côté, quelles que soient les régions du monde.

Cette situation entraîne une instabilité aux débouchés incertains. Un enjeu est réactivé à travers ces tensions sociales renouvelées. Le prolétariat, en tant que mouvement désorganisé de classe contestant de façon explicite et permanente la domination capitaliste, a poursuivi son existence depuis le XIXème siècle. Notre situation historique est-elle au-dessous du niveau de l’histoire, au-dessous de toute critique ? Sans doute, effectivement, que les choses ne peuvent plus se dérouler sur des scènes policées (colloques, débats médiatiques), sans doute est-il temps de mettre à bas cette situation et de la faire passer à la suivante : celle qui rendra tout retour en arrière impossible. Mais, pour cela, sans doute faut-il aussi encore savoir interpréter (tout en transformant) notre situation en dissipant toutes les confusions qui guettent à propos de la notion de prolétariat. Ainsi nous aurons de meilleures chances d’étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait.


1. Karl Marx, « Le manifeste communiste (1848) », Œuvre I. Économie I, Paris, Gallimard, « La Pléiade », 1963, p. 172.

2. Karl Marx, « L'idéologie allemande. (“Conception matérialiste et critique du monde”) 1845-1846 », Œuvre III. Philosophie, Paris, Gallimard, « La Pléiade », 1982, p. 1067.

3. G. W. F. Hegel, Préface de la Phénoménologie de l'Esprit [1807] tr. fr. par J. P. Lefebvre, Paris, GF-Flammarion, 1996, p. 41.

4. Cf. Joseph Gabel, Études dialectiques, Paris Méridiens Klincksieck, 1990, p. 25 : « L'idéologie est la cristallisation théorique d'une forme de fausse conscience ». Dans un autre ouvrage : « La fausse conscience correspond à l'état d'esprit délirant diffus (…) et l'idéologie au délire cristallisé », Joseph Gabel, Mannheim et le marxisme hongrois, Paris, Méridiens Klincksieck, 1987, p. 139 (note n° 19).

5. Guy Debord, La Société du spectacle [1967], Paris, Gérard Lebovici, 1989, p. 92.

6. Karl Marx, Contribution à la critique de la Philosophie du droit de Hegel [1844], Paris, Allia, 1998, p. 37.

7. « C'est en tant que destruction des totalités (…) que la fausse conscience est une forme de conscience de structure schizophrénique », Joseph Gabel, La Fausse Conscience, Paris, Les Éditions de Minuit, « Arguments », 1962, p. 192.

8. Friedrich Engels, Karl Marx, « La sainte famille ou critique de la critique critique. Contre Bruno Bauer et consorts (1845) », Œuvre III. Op. cit., p. 460.

9. Murray Bookchin, « Spontanéité et organisation [1972] », Pour une société écologique, Paris, Christian Bourgois, 1976. « (C'est Marx qui souligne et qui nous fournit un commentaire éloquent de la désubjectification du prolétariat). (…) Marx, suivant en cela la tradition de l'économie bourgeoise classique, objectifie totalement le prolétariat et l'écarte en tant que sujet. La révolte du prolétariat, son humanisation même cessent d'être un phénomène humain ; elles relèvent de lois économiques inexorables », pp. 57-58. Il semble ainsi avoir oublié qu'il s'agit pour le prolétariat d'agir « historiquement ». Il faut bien une liberté pour cela, même si elle est déterminée. Étrange cette incompréhension du mouvement contradictoire pour quelqu'un qui était un fin connaisseur de Hegel...

10. Alastair Hemmens, Ne travaillez jamais. La critique du travail en France de Charles Fourier à Guy Debord, Albi, Crise & Critique, « Palim Psao », 2019.

11. Anselm Jappe, Guy Debord [1993], Marseille, Via Valeriano, 1995, p. 41.

12. sur ce point théorique (la nécessité dialectique), on pourra se reporter avec profit à Évelyne Buissière, La Dialectique sans la téléologie. Hegel, Gentile, Adorno, Paris, Kimé, « Philosophie en cours », 2015. Concernant l'esprit hégélien, cette philosophe dit que : « ce déjà donné ne peut être connu comme tel que de façon rétrospective et non être anticipé par induction. Sa nécessité est crépusculaire. Le commencement n'est en tant que tel qu'à la fin et nul ne peut voir la fin en germe dans le commencement car la pensée subjective n'est pas l'esprit », p. 48.

13. « Sur la décomposition de nos ennemis », Internationale situationniste, La Véritable Scission dans l’Internationale [1972], Paris, Arthème Fayard, 1998, p. 122.

14. Hegel, Science de la logique. Première partie-La logique objective. Premier tome-La doctrine de l'être. Version de 1812, tr. fr. de Gwendoline Jarczyk et J.-P. Labarrière, Paris, Kimé, « Logique hégélienne », 2007, p. 68.

15. Youssef Ishaghpour, Marx à la chute du communisme. Disparition du politique et de l'intellectuel ? [1990], Tours, Farrago, 2005, p. 41.